Aller au contenu

Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou de la dépravation du pouvoir principal ; car là où le brigandage est souffert, les brigands sont moins coupables, en ce qu’ils ne font que profiter de la permission d’exercer qui leur est accordée. C’est seulement dans les États où l’autorité est absolue que l’on remarque ces changemens inopinés et faciles, du mal au bien, parce que tout y dépend de la volonté du souverain, qui, semblable à un mécanicien habile, donne, d’une seule main, le mouvement à la masse, et, dans la rotation de l’immense machine, entraîne des millions d’êtres à leur ruine ou au bonheur.

Modération et douceur du gouvernement. La puissance souveraine était établie sur des principes de sagesse, de modération, de douceur et de paix. On ne renvoya qu’un très-petit nombre de courtisans, les plus vicieux ; les autres, observés et contenus avec fermeté, ne tardèrent pas à changer de conduite. Féodor, confesseur de Jean, et l’un des principaux instigateurs de l’émeute populaire, fut enfermé dans un monastère. De nouveaux boyards entrèrent au conseil, entre autres Zakharin, oncle de la tzarine ; Khabarof (ami fidèle de l’infortuné Jean Belzky) ; le prince Kourakin-Boulgakof ; Daniel Pronsky et Dmitri-Paletzky, dont la fille Julienne fut jugée digne de devenir l’épouse du prince Youri,