Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome VIII, 1820.djvu/9

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1538. Glinsky et les oncles du grand prince avaient été traités de la même manière par les ordres d’Hélène, et peut-être de Telennef ; mais un crime ne peut jamais en justifier un autre, et c’est avec raison que les annalistes blâment cette vengeance particulière, dictée par l’envie qu’inspirait le favori d’Hélène, dont les prétentions tendaient à devenir également celui de son fils. Telennef possédait un esprit vif, beaucoup d’activité, de nobles sentimens ; il savait quitter la cour pour voler au champ de bataille, et non content de l’éclat emprunté qui résulte de la faveur, il cherchait à acquérir, par de hauts faits, cette véritable gloire, cette illustration personnelle que les grâces des souverains ne sauraient procurer. Sa sœur Agrippine, reléguée dans un monastère de Kargopol, fut obligée d’y prendre le voile. Le conseil, l’empire et le grand prince lui-même, Souveraineté de Vassili Schouisky. durent plier sous le pouvoir usurpé de Schouisky et de son frère Jean, qui occupait aussi une des premières places dans le conseil. Comme Dmitri Belzky, allié du grand prince, pouvait seul rivaliser d’ancienneté avec eux, ils recherchèrent l’amitié de ce boyard, dont le frère, Jean Belzky, languissait dans les fers, ainsi qu’André Schouisky. Tous les deux furent mis en liberté d’une manière honorable et pro-