Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/105

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sidération. Il écoutait avec bienveillance le Métropolitain, entrait en discussion avec lui, mais agissait avec indépendance, et l’irritait par l’énergie inflexible de sa volonté : ce qui explique l’inimitié de Dionisi contre Godounoff, et son intime liaison avec les Schouisky. Sachant que le Régent n’était puissant que par la Tsarine, et persuadés que le faible Fédor ne pouvait avoir un grand attachement ni pour Boris ni pour Irène, et qu’il serait facile de l’entrainer par la surprise et la crainte à un grand coup d’État, le Métropolitain, les Schouisky et leurs amis, convinrent secrètement, avec les marchands de Moscou (76), et quelques fonctionnaires civils et militaires, de supplier Fédor, au nom de toute la Russie, de faire divorce avec sa femme, pour cause de stérilité, de la faire entrer, comme une seconde Solomée, dans un couvent, et d’en prendre une autre, afin d’avoir des héritiers, gages précieux de la tranquillité de l’État. On voulait appuyer par une émeute populaire, cette demande de la nation, qu’on prétendait effrayée de voir s’éteindre sur le trône la race de Rurik. On assure même qu’on avait choisi