armes, il voulut cependant prouver que son amour pour la paix ne provenait pas de pusillanimité, dans une occasion où, sans honte et sans manquer au devoir sacré du pouvoir, on ne pouvait éviter l’effusion du sang. Pour remplir ce devoir, il employa tous les moyens propres à s’assurer le succès. Il mit en campagne (si l’on doit ajouter foi aux documens officiels de ce temps), près de trois cent mille combattans, infanterie et cavalerie, avec trois cents pièces d’artillerie (98). Tous les Boyards, tous les Tsarévitches (Mahmet koul de Sibérie, Rouslanei fils de Kaiboula, et Ouraze Magmet des Kirguises), tous les Voïévodes des contrées voisines et éloignées, des villes et des bourgs, où ils vivaient dans la retraite (99), furent obligés de se trouver, à une époque marquée, sous les drapeaux du Tsar ; car le pacifique Fédor ayant quitté, non sans regret, ses occupations pieuses, se mit à la tête de son armée : ainsi le voulut Godounoff, afin d’animer les troupes et d’empêcher les disputes insensées des principaux dignitaires, sur leur ancienneté. Le prince Fédor Mstislafsky, le plus illustre des seigneurs, commandait la
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