Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/149

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nécessaire de soldats, s’enfuit pendant la nuit et alla à Vésemberg, poursuivi par notre cavalerie asiatique, en lui abandonnant ses baggages et son artillerie. Au nombre des prisonniers se trouvèrent plusieurs Suédois de distinction. Le 4 février, les Russes assiégèrent Narva, parvinrent, par un bombardement vigoureux, à faire trois brêches, et demandèrent la reddition de la ville. Le commandant, Charles Horn, les appela fièrement à l’assaut, et les repoussa vaillamment le 18 février. Les voïévodes Sabouroff et le prince Jean Tokmakoff, de même que plusieurs enfans Boyards, Stréletz et soldats Mordviens et Tcherckesses, périrent sur la brêche (102). Néanmoins cette affaire, brillante pour les Suédois, n’aurait pu sauver la ville ; la canonnade ne cessait point, les murs s’écroulaient, et nos troupes préparaient un nouvel assaut, le 21 février. À cette époque même, les Russes ravageaient l’Esthonie sans obstacle jusqu’à Rével, et la Finlande jusqu’à Abo ; car le roi Jean avait plus d’orgueil que de forces. Les négociations s’ouvrirent. Nous demandions Narva et toute l’Esthonie pour accor-