Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/179

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lequel les assassins, ne voyant pas la possibilité de commettre leur crime en secret, résolurent de l’exécuter ouvertement, dans l’espoir que le puissant et artificieux Godounoff trouverait, pour sauver son honneur, un moyen de déguiser ce forfait aux yeux d’esclaves muets ; car ils ne songeaient qu’aux hommes et non à Dieu ! Assassinat du tsarévitche Dmitri. Le jour affreux arriva, qui devait éclairer cet atroce attentat, jour non moins affreux par ses longues conséquences ! Le 15 mai, un samedi, à la sixième heure du jour, la Tsarine revenait de l’église avec son fils et se préparait à diner (131). Ses frères ne se trouvaient pas au Palais ; les domestiques étaient occupés à servir. Dans cet instant, la gouvernante Volokhoff appelle Dmitri pour le faire promener dans la cour ; la Tsarine qui voulait le suivre, malheureusement distraite de cette idée, s’arrête. La nourrice voulait retenir le Tsarévitche sans aucun motif dont elle put se rendre compte, mais la gouvernante l’entraine par force dans le vestibule et, de là, sur l’escalier où ils rencontrèrent Joseph Volokhoff, Daniel Bitiagofsky et Katchaloff. Le premier, en prenant