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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/186

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l’assassin. La mère infortunée, ses parens et tous les bons citoyens l’arrosaient de leurs larmes. Schouisky, avec des témoignages de sensibilité, s’approche du cercueil, pour examiner le visage du défunt et sa blessure ; mais Klechnin, ayant aperçu cette figure sur laquelle était empreinte une douceur angélique, et voyant le sang et le fer, trembla de tous ses membres, resta comme pétrifié et, répandant des larmes, ne put proférer un seul mot (133) : il avait encore de la conscience. La blessure profonde de Dmitri, sa gorge qu’on voyait bien avoir été coupée par la main vigoureuse d’un scélérat et non par celle d’un enfant, prouvaient l’assassinat d’une manière irrécusable ; c’est pourquoi on se hâta de livrer à la terre les restes sacrés de l’innocence ; le Métropolitain les inhuma, et le prince Schouisky commença son interrogatoire, monument d’impostures, conservé par le temps, comme pour justifier les calamités qui, quelques années après, tombèrent sur la tête, déjà couronnée, de ce courtisan si criminel dans sa faiblesse. Après avoir assemblé le Clergé et les citoyens, il leur demanda : « Comment, par