Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/203

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Voïévodes ; mais il ne prit pas le commandement des mains du prince Mstislafsky, le plus illustre et le plus expérimenté des chefs ; il se contenta du second rang dans la grande armée, s’étant composé un Conseil militaire de six Dignitaires au nombre desquels se trouvait aussi le célèbre banni, Bogdan Belsky, guerrier décoré des insignes de l’honneur et de la gloire, et réconcilié avec la Cour et le Peuple par la puissante entremise de Godounoff (149).

L’armée passa la nuit sous les armes ; Godounoff l’employa tout entière à animer les soldats, traversant les rangs et excitant leur courage (150). Il donnait et recevait des conseils, demandait qu’on eut confiance en lui, et l’inspirait en remplaçant par son génie ce qui lui manquait d’expérience. On savait que l’ennemi approchait, on entendait du bruit dans l’éloignement et le pas des chevaux ; à la pointe du jour on aperçut les masses épaisses des Tatares. Kazi-Ghiréï avançait avec précaution ; il s’arrêta devant le bourg de Kolemenskoï et la montagne Poklonnaïa. Ayant observé les lieux, il ordonna à ses Tsarévitches d’attaquer l’armée Russe. Jusqu’alors tout avait été