Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/251

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cence, et en exigeait une pareille de sa part. Le Burgrave, en traversant la Russie, vit, dans toutes les villes et à tous les relais, une quantité de gens proprement vêtus et rassemblés des endroits les plus éloignés par ordre du Tsar, afin de lui prouver combien le pays était peuplé et riche. Depuis la frontière jusqu’à Moscou, il fut reçu et accompagné par des détachemens de troupes, montés sur de magnifiques chevaux. Partout sur son passage, il trouvait le luxe et toute espèce d’agrémens, à la liberté près ; car, sans cesse on veillait autour de lui, afin qu’il ne vint à sa connaissance rien de ce qui pouvait offenser l’amour-propre des Russes. À Moscou, cet illustre étranger fut conduit par les plus belles rues et devant les plus beaux édifices. On lui assigna pour demeure l’élégante maison du prince Nosdrovatoï. On lui donna le service de la Cour. On lui apportait, sur des plats d’or et d’argent, toutes les friandises de la table du Tsar, et on lui servait les vins les plus précieux du midi de l’Europe. Le jour de son audience, le 22 mai 1597, la cour de Moscou resplendissait de magnificence. Le Burgrave,