Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/255

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munication entre eux. Le Pape, avec la finesse ordinaire de la cour de Rome, flattait le Tsar et la Russie ; il lui représentait que les Ottomans, une fois maîtres de la Hongrie, pouvaient s’emparer également de la Pologne et de la Lithuanie ; que déjà ils touchaient à nos possessions, ayant soumis d’un autre côté une partie de la Géorgie et de la Perse ; et que l’empire de Byzance et beaucoup d’autres n’avaient trouvé leur ruine que dans leur trop grand amour pour la paix, dans leur inaction et dans leur imprévoyance des dangers. Il était facile à Fédor, disait-il, d’envoyer des troupes en Moldavie, et de s’emparer des villes appartenant au Sultan, sur les bords de la mer Noire, où nous attendaient la gloire et un riche butin ; et où nous pourrions nous perfectionner dans l’art de la guerre, en voyant comment les Allemands, les Hongrois et les Italiens combattent les Turcs, et combien ils ont d’avantage sur eux. Il ne dépendait que de nous, ajoutait-il, de réunir à la Russie des contrées que la beauté du climat, la fertilité du sol et les richesses de la nature, rendaient heureuses et florissantes ; et de nous ouvrir, par la Thrace, un chemin