Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/279

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une seconde lettre à Godounoff, et repoussa en ces termes, une calomnie qui lui était sensible : « Tu es le véritable bienfaiteur des Anglais en Russie, et c’est à toi seul que sont dûs les privilèges que le Tsar leur a accordés. Tu m’as informée secrètement que les Ambassadeurs de l’Empereur et du Pape, se trouvant à Moscou, ont inventé un indigne mensonge sur ma prétendue alliance avec les Turcs, contre les puissances chrétiennes ; tu n’y as point cru et tu ne dois pas y croire. Non, je suis pure devant Dieu et devant ma conscience, ayant toujours voulu du bien aux Chrétiens. Demandez au Roi de Pologne qui lui a procuré la paix avec le Sultan ?…. C’est l’Angleterre. Demandez à l’Empereur lui-même si je n’ai point employé tous mes moyens pour éloigner la guerre de ses États ? Il m’en a remercié, mais il a voulu cette guerre ; maintenant il s’en repent, et malheureusement il est trop tard. Si un de mes Dignitaires réside à Constantinople, c’est uniquement pour veiller aux avantages de notre commerce, et pour la délivrance des