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faisait à toutes les demandes, donnait de l’argent aux pauvres, et recevait les riches à sa table. De retour à Moscou, le Régent dit au Tsar que Smolensk serait comme un beau collier pour la Russie. « Mais dans ce collier, lui répliqua Troubetskoï, il peut s’introduire une vermine que nous n’en chasserons pas de sitôt (195) ». Paroles mémorables, dit l’Annaliste, et qui se réalisèrent, car Smolensk, fortifié par nous, devint pour la Pologne un bouclier contre la Russie. Fédor y envoya des maçons de toutes les villes voisines et éloignées. Cette construction fut terminée en 1600.

Moscou s’embellit d’édifices durables. En 1595, pendant que Fédor était allé au monastère de Borofsk, tout le Kitaïgorod fut consumé par les flammes. Quelques mois après, il se releva de ses cendres avec des maisons et des boutiques en pierres (196) ; mais il manqua de nouveau de devenir la proie d’un incendie et d’être anéanti par un crime dont l’audace impie remplit les habitans de Moscou de terreur. Incendiaires. Des scélérats, parmi lesquels il se trouva même des gens de distinction, tels que