Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/305

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noff voulait que ce ne fut point la Capitale seule, mais la Russie entière qui l’appelât au Trône ; et il prit ses mesures pour la réussite de ce projet, en envoyant partout des serviteurs dévoués. Cette apparence d’un choix libre et unanime lui paraissait nécessaire, peut-être pour calmer sa conscience, peut-être pour la sécurité de son pouvoir. En attendant, Boris se tint renfermé dans le couvent ; et l’État fut gouverné par le Conseil, qui en référait au Patriarche dans les affaires importantes, mais qui ne donnait ses Édits qu’au nom de la Tsarine Alexandra. Les rapports des Voïévodes parvenaient également au Conseil, adressés à la Tsarine. Cependant il se manifesta quelques désordres ; à Smolensk, à Pskof et dans d’autres villes, les Voïévodes refusaient d’obéir les uns aux autres, et même aux ordres du Conseil (215). Le bruit se répandit en même temps, que le Khan de Crimée faisait une invasion en Russie ; et le peuple effrayé disait : le Khan sera aux portes de Moscou, et nous sommes sans Tsar et sans défenseurs. En un mot, tout favorisait Godounoff, car tout avait été arrangé par lui.