Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/319

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Sécurité de la Russie par rapport aux puissances voisines. Jamais, à aucune autre époque, l’empire de Moscou, dont Ivan III fonda la puissance et prépara la gloire, n’avait pu se promettre, dans ses relations extérieures, une plus parfaite sécurité. En Lithuanie, le successeur de Bathori sommeillait sur le Trône, environné de Nobles altiers, turbulens et frivoles. La Suède était livrée à l’anarchie ; le Khan ne savait que piller par surprise ; Mahomet III, occupé d’une guerre sanglante avec l’Autriche, en redoutait une plus dangereuse encore avec le Schah ; et la Russie, presque sans verser de sang, s’étant emparé de pays d’une immense étendue au nord de l’Asie, ayant construit des forteresses à l’ombre du Caucase, rétabli ses anciennes limites sur les rochers de la Carélie et n’attendant que le moment favorable pour reconquérir ce qui avait été arraché à la faiblesse d’Ivan, les forteresses Livoniennes et un port sur la Baltique, la Russie, paisible au dehors et au dedans, Armée. possédait l’armée la plus nombreuse de l’Europe et travaillait sans cesse à l’augmenter encore. Voici ce que disent les contemporains étrangers, des forces militaires de Fédor.