Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/321

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souverain de Moscou. Les regimens rassemblés dans les gonvernemens portent le nom de leurs villes, tel est celui de Smolensk, de Novgorod etc. ; ils sont composés de trois cents à douze cents hommes ; beaucoup sont mal armés ; il n’y a que l’infanterie qui ait des arquebuses ; mais l’artillerie ne le cède pas à la meilleure d’Europe. Les armes et l’attirail des chevaux des Voïévodes, des officiers et des Nobles, resplendissent du poli de l’acier et de l’éclat des pierres précieuses. Sur les drapeaux, qui sont bénis par le Patriarche, est représentée l’image de Saint Georges (219). Les attaques de cavalérie se font toujours au bruit d’énormes tambours, de trompettes et de timballes. Les cavaliers lancent une nuée de flèches, tirent leurs cimetères, les font brandir autour de leur tête, et se précipitent en avant en masses compactes. L’infanterie, agissant dans les stèpes contre les tatares de la Crimée, se retranche ordinairement derrière un fort en bois et mobile, qu’on transporte sur des chariots ; c’est-à-dire qu’on place deux rangs de planches sur la distance de