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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/323

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pas attendre, avec le temps, d’une armée innombrable, qui, ne craignant ni le froid ni la faim, et ne redoutant que la colère du Tsar, erre dans les déserts du Nord, sans autre nourriture que de l’avoine pilée et du biscuit, sans équipages, sans abri, et dans laquelle on n’accorde, pour l’action la plus éclatante, qu’une petite monnaie en or, à l’effigie de Saint Georges, et que le guerrier favorisé porte sur sa manche ou sur son bonnet » ?

Appointemens. Mais les Tsars n’étaient plus avares et n’épargnaient pas leurs trésors pour améliorer l’organisation de leurs armées. Déjà Ivan donnait en campagne des appointemens en argent aux guerriers (221). Fédor, ou plutôt Godounoff, outre des domaines, donnait depuis douze jusqu’à cent roubles, à chaque Noble et enfant Boyard, qui composaient la garde des quinze mille du Tsar ; il donnait à chaque Streletz ou Cosaque, sept roubles outre la nourriture, et à la cavalerie des bords de l’Oka, à peu près quarante mille roubles par an. Cette somme, jointe à la solde des guerriers étrangers, à celle des Boyards, des grands