Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/327

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céder à la Couronne et sans paiement, tous les anciens domaines des Princes avec les terres qui leur avaient été engagées ; en même temps il supprimait, jusqu’à nouvel ordre, les lettres d’immunité, qui dispensaient de tout impôt une grande partie des biens de l’Église, des Boyards et des Princes ; ce qui faisait un grand tort au Trésor et un grand mal aux autres propriétaires ; car les paysans les quittaient pour aller habiter les terres affranchies d’impôts (225). Dans ce même Édit, on lit : « Les terres et villages légués aux Monastères pour le repos des âmes, doivent être rachetés par les héritiers et, à leur défaut, par le Souverain, pour être distribués aux militaires », pour lesquels il ne se trouvait plus assez de domaines (226).

Mais l’enrichissement du Trésor, au dire des étrangers (227), était en quelque sorte préjudiciable à la prospérité publique : 1o les impôts, quoique diminués par Fédor, étaient encore onéreux ; 2o l’établissement des cabarets dans les villes, propageait l’ivrognerie, ruinait les citoyens, les artisans, même les cultivateurs et détruisait leur fortune et leur