Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mémoire tous les principes de sagesse qui y sont renfermés ». Irène, élevée à la Cour d’Ivan, avait l’instruction de son temps ; elle lisait la Bible et les œuvres des Pères les plus célèbres de notre Église, Les Russes possédaient déjà une Bible imprimé et publiée à Ostrog ; mais les œuvres des Saints-Pères n’existaient qu’en manuscrits (245). Parmi les traductions manuscrites des ouvrages d’auteurs anciens, en langue Slave ou Russe, que l’on connaissait alors et que nous conservons dans nos bibliothèques, se trouve la dissertation de Gallien sur les élemens du grand et du petit univers, sur l’âme et le corps, traduite du latin, langue que les Russes, quoiqu’en dise un étranger contemporain, n’avaient point en horreur : pauvres encore dans les moyens de s’instruire, ils profitaient de toutes les occasions de satisfaire leur curiosité ; souvent ils cherchaient à trouver un sens là où il n’y en avait pas, à cause de l’ignorance des copistes ou des traducteurs, et mettaient une patience admirable à recopier des livres remplis de fautes. Cette obscure traduction de Gallien se trouvait parmi les manuscrits de Saint Cyrile de Biélo-