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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/386

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« Nous sommes des enfans dévoués de la république, prêts à défendre son intégrité, mais pouvons-nous marcher contre des ennemis extérieurs, étant persécutés par ceux que nous avons dans le pays, et par l’Union cruelle qui nous prive du bien-être civil et de la paix de l’âme ? Pouvons-nous, de notre sang, éteindre les murs enflammés de la patrie, lorsque nous voyons le feu chez nous, et que personne ne veut l’éteindre ? partout nos temples sont fermés, les prêtres exilés, les biens de l’Église dilapidés ; on ne baptise plus les enfans ; on ne confesse plus les mourans ; on n’enterre plus les morts ; on jette leurs corps dans les champs, comme des animaux immondes. Tous ceux qui n’ont pas trahi la foi de leurs pères, sont éloignés des fonctions civiles ; l’orthodoxie est un crime ; la loi ne nous protège pas, nos cris ne sont point entendus !… Mais que la tyrannie cesse ! Ou bien, ce que nous ne pensons qu’avec terreur, nous pouvons nous écrier avec le Prophète : Que Dieu soit mon juge, et qu’il décide dans ma cause. » Cette