Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/68

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et par la force de la vérité, ranimer à la fois dans les cœurs l’amour de la patrie et le désir de la gloire, et arracher enfin le consentement à la guerre contre la Russie. Mais le sort ne favorisa pas ses projets.

Notre gouvernement avait encore un autre but secret, dans ces derniers rapports avec Bathori : il désirait rendre à la patrie les hommes que l’exil et la désertion nous avaient enlevés sous le règne d’Ivan, non par pitié pour eux, mais pour l’avantage de l’État. Le Tsar, ayant appris que beaucoup d’entr’eux avaient le désir de rentrer en Russie, mais qu’ils craignaient de s’y montrer, envoya des lettres de grâce à plusieurs, et nommément aux princes Gabriel Tcherkasky, Thimothée Teterin, au moursa Koupkeeff, Kachkaroff, et même au traître David Belsky, parent de Godounoff, leur promettant avec l’oubli de leurs fautes, des rangs et des appointemens, s’ils revenaient à Moscou avec un repentir sincère, et s’ils prouvaient leur zèle en donnant toutes les notions nécessaires sur l’état intérieur de la Lithuanie, de même que sur les vues et les moyens de sa politique (48). Fédor faisait