Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/70

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vention conclue sur les bords de la Plussa (49), et si nos ambassadeurs se rendraient à Stokholm pour traiter de la paix. Mais, dans sa lettre, comme pour piquer le Tsar, il nommait le Roi, Grand-Duc d’Ijora et de la province de Schélona, dans le pays Russe. On lui répondit que jamais en Russie l’on n’avait entendu parler d’un Grand-Duc Suédois de la province de Schélona, mais qu’on excusait son ignorance, parce qu’il était étranger et éloigné de la Cour et des affaires du Conseil ; que du reste le Tsar voulait remplir les engagemens de son père, et que n’aimant pas les maux de la guerre, il attendait des Ambassadeurs suédois, mais qu’il ne pouvait en envoyer à Stokholm. Cette aigreur de part et d’autre faillit amener une rupture. De la Gardi, dans une nouvelle lettre à Schouisky, parlait de l’ancienne ignorance et de l’orgueil insensé des Russes, qui n’en étaient pas encore corrigés, même par leurs revers. « Sachez, écrivait-il, qu’on ne m’appelle pas un étranger dans le glorieux royaume de Suède. Il est vrai que je suis souvent éloigné de la Cour, mais uniquement pour vous tenir en respect. Je