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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/78

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profita de ces circonstances pour proposer un refuge à Saidet et à Mourat ; il permit au premier, de camper avec les hordes de Nogais, aux environs d’Astrakhan, et invita le second à venir à Moscou. Il le combla d’honneurs, se l’attacha par un serment, et l’envoya, accompagné de deux Voïévodes, à Astrakhan où il devait être un instrument de notre politique, et où il fut reçu avec tous les honneurs dûs à un illustre Prince Souverain. Les troupes étaient sous les armes ; on tira le canon dans la forteresse et sur le port ; on battit le tambour, et l’on fit retentir l’air du son des timballes et des trompettes. Mourat affecta d’étaler une magnificence royale dans cette ancienne ville, remplie de marchands orientaux ; il se créa une Cour brillante, et reçut solennellement les Princes voisins et leurs Ambassadeurs, tenant en main la charte de Fédor, avec un sceau d’or. Il se nomma Souverain des quatres fleuves, du Don, du Volga, du Jaik et du Térek, ainsi que de toutes les peuplades libres et des Cosaques ; il se vantait de fouler aux pieds Islam, et d’humilier l’altier Sultan. « Par la grâce et l’amitié du Tsar de Moscou, disait-il, nous