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prince de cette horde, de lui faire payer cher l’inimitié qu’il portait à la Russie, et se préparait, conjointement avec son frère Saidet, à fondre sur la Tauride, à la tête des Nogais, des Cosaquess et des Tcherkesses, n’attendant pour cette expédition que l’ordre de Fédor, des canons et dix mille Streletz qui lui avaient été promis.

Mais le Tsar temporisait ; il redoutait beaucoup plus Étienne qu’Islam ; et peu sûr de la paix avec le premier, il écrivit à Mourat au mois de février 1587 : « Le temps propice pour la conquête de la Tauride n’est point encore venu : nous devons auparavant dompter un autre ennemi plus puissant. Sois prêt, avec les fidèles Nogais et les Cosaques, à marcher sur Vilna, où tu me rencontreras ; lorsque nous aurons eu raison de notre ennemi lithuanien, alors nous détruirons facilement ton ennemi particulier ; et nous saluerons Saidet Ghireï, Khan des peuplades de Crimée ». En même temps le Tsar faisait dire à Islam : « Le khan Saidet Ghireï, le tsarévitche Mourat, les Princes Nogais et Tcherkesses, nous conjurent de