Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome X, 1826.djvu/83

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de Soliman contre Astrakhan, la destruction et la défaite de l’armée de Sélim, dans les déserts qui avoisinent la mer Caspienne, ne pouvaient rester sans suite. Toute la finesse de la politique de Moscou, devait consister à remettre à des temps plus propices pour la Russie, une guerre terrible mais inévitable. Elle avait besoin de se fortifier par des conquêtes et par une meilleure organisation intérieure, avant de commencer une lutte décisive avec les destructeurs de l’empire de Byzance. C’est ainsi qu’en avaient agi Ivan-le-Grand, son fils et son petit-fils ; quelquefois même ils avaient su, à l’aide des Sultans, tenir en respect la Crimée et la Lithuanie. C’est aussi ce que voulait obtenir Fédor, et ce qui l’engagea, au mois de juillet 1584, Ambassade à Constantinople. à envoyer l’ambassadeur Blagoff à Constantinople, pour annoncer au Sultan son avénement au trône, lui faire part des dispositions pacifiques de la Russie envers la Turquie, et inviter Amurat à conclure une alliance avec nous, « Nos ancêtres, Ivan et Bajazet, lui écrivait-il, nos grands-pères, Vassili et Soliman, et nos pères, Ivan et Selim, s’appelaient frères et entretenaient