Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/101

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les plus sincères pour le succès des armes des Chrétiens. Il restait au Tsar un autre soupçon : il avait entendu dire que l’Angleterre aidait Sigismond dans sa guerre avec le régent de la Suède ; mais Élisabeth chercha à lui prouver que la religion et la politique lui prescrivaient de protéger Charles. Satisfait de ces explications, Boris accorda de nouveaux priviléges aux Anglais commerçant en Russie. Il reçut avec une bienveillance particulière l’Envoyé d’Élisabeth, Richard Lee (79), dont l’objet principal était de porter au Tsar des assurances d’amitié et des éloges sur ses vertus. Lee, au moment de quitter la Russie, lui écrivit : « L’Univers est plein de ta gloire, parce qu’étant le plus puissant des Monarques, tu sais te contenter de ce que tu possèdes, sans désirer ce qui ne t’appartient pas ; la crainte oblige tes ennemis à désirer d’être en paix avec toi, et tes amis recherchent ton alliance, par l’amour et la confiance qu’ils te portent. Si tous les Souverains de la Chrétienté pensaient comme toi, la paix régnerait en Europe, et ni le Sultan ni le