de mœurs austères. Ivan III et son petit-fils voulurent arrêter ces excès par une loi et les punir comme un délit civil (93). Ivan IV avait mis un impôt sur le droit de brasser la bierre et l’hydromel, plutôt peut-être pour retenir ceux qui se livraient à la boisson, que pour augmenter les revenus de l’État. Cabarets. Du temps de Fédor, il existait dans les grandes villes, des cabarets appartenant à la Couronne, où l’on vendait de l’eau-de-vie de grains (94), inconnue en Europe, jusqu’au quatorzième siècle ; mais il y avait également beaucoup de particuliers qui vendaient aussi des liqueurs fortes, ce qui contribuait à propager l’ivrognerie : Boris défendit avec sévérité ce libre commerce, et déclara qu’il pardonnerait plutôt à un voleur ou à un brigand, qu’aux cabaretiers non privilégiés. Il les engagea à chercher un autre moyen d’existence dans d’honnêtes travaux, et il promit de leur donner des terres, s’ils voulaient s’occuper d’agriculture (95). Mais le Tsar voulant, comme on l’affirme, empêcher le peuple de se livrer à une passion funeste et honteuse, ne parvint point à arréter la vente défendue des liqueurs fortes, et les
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