Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/122

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agissant en cela, sans doute, comme un habile politique, mais plus encore comme un père passionné, parfaitement heureux, et digne de l’être, au sein de sa famille ; Boris prouvait combien est inexplicable le mélange du bien et du mal dans le cœur humain.

Commencement des malheurs. Mais le temps approchait, où ce sage souverain, justement admiré en Europe pour sa politique prudente, son zèle pour les lumières, son désir ardent de mériter le titre de père de la patrie, de même que pour ses qualités privées, devait goûter le fruit amer du crime et devenir un exemple effrayant des jugemens de la Providence. Les troubles secrets de son âme en furent les précurseurs, ainsi que différentes calamités contre lesquelles il combattit d’abord avec force, pour se montrer tout à coup faible et comme sans défense, dans le dernier acte de sa destinée extraordinaire.