servent en esclaves, et célébrent son nom d’une mer à l’autre jusqu’au bout de la terre ; pour que les Russes remercient toujours l’Éternel avec ferveur de leur avoir donné un Souverain, dont l’esprit est un abîme de sagesse et dont le cœur est rempli d’amour et de longanimité ; pour que tous les pays tremblent à la vue de nos armes et que la Russie s’élève et s’aggrandisse sans cesse ; enfin, pour que les jeunes branches fleuries de la famille de Boris, croissent sous la bénédiction céleste, et ombragent leur patrie, jusqu’à la fin des siècles (108).
C’est ainsi que Boris osa, par sa vanité et son hypocrisie, profaner l’action la plus sainte de l’âme, son rapport mystérieux avec la Divinité, en forçant la Nation à exalter, devant celui à qui rien n’est caché, les vertus d’un meurtrier, d’un usurpateur criminel. Soupçons de Boris Mais Godounoff qui semblait ne pas craindre Dieu, n’en craignait que plus les hommes, et même, avant que le sort l’eut frappé, avant que son bonheur et ses sujets l’eussent trahi, tandis qu’il était encore tranquille sur le trône, loué et chéri sincèrement, il ne connaissait