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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/135

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Cette action est une des plus odieuses de la cruauté et de l’imprudence de Boris. Non seulement les Romanoff, mais tous leurs proches devaient périr, afin qu’il ne restât pas sur terre un vengeur de ces innocentes victimes. On s’empara des princes Tcherkasky, Schestounoff, Repnin, Karpoff et Sitsky. Le plus illustre de ces derniers, le prince Ivan, gouverneur d’Astrakhan, fut amené à Moscou, enchaîné avec sa femme et son fils : tous furent interrogés et mis à la question, particulièrement les Romanoff. On tortura tous leurs serviteurs sans pitié et sans résultat : aucun ne donna au tyran la satisfaction de les voir s’accuser eux-mêmes ou dénoncer les autres. Les serviteurs fidèles périssaient dans les tourmens, rendant témoignage, devant Dieu et le Tsar, de l’innocence de leurs maîtres. Cependant les juges n’osaient douter d’un crime, dont l’imposture était si grossière et si évidente ; ils vantèrent la clémence inouie du Tsar, lorsqu’il leur ordonna de ne condamner les Romanoff et leurs proches qu’à être exilés comme convaincus de trahison et du projet criminel de faire périr le Monarque