Tsarévitche au palais. Entrevue du faux Dmitri avec le Roi de Pologne. Sigismond ordinairement fier et majestueux, reçut Dmitri dans son cabinet, se tenant debout en sa présence et le saluant avec un sourire amical. Dmitri lui baisa la main ; lui raconta toute son histoire et la termina ainsi (159) : Seigneur, rappelle-toi que tu es né toi-même dans les fers et que tu n’as été sauvé que par la Providence : un Souverain banni te demande pitié et secours. Un Officier du Roi fit signe au Tsarévitche de passer dans une autre chambre où le Voïévode de Sendomir et nous tous l’attendions. Le Roi resta seul avec le Nonce, et quelques minutes après, il rappela Dmitri ; l’humble Tsarévitche entra, la main posée sur son cœur, implorant la faveur de Sigismond, plus encore par ses soupirs que par ses paroles ; alors le Roi, d’un air affable et en soulevant son chapeau lui dit : Que Dieu vous soit en aide Dmitri, prince de Moscou ; quant à nous, après avoir entendu et examiné tous les témoignages que vous nous offrez, nous sommes convaincus que nous voyons en vous le véritable fils d’Ivan, et comme marque de
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