le pays de Seversk, où l’ancien esprit Lithuanien dominait encore ; pays dans lequel des scélérats, des déserteurs et des gens sans aveu, attendaient la révolte comme un bonheur, et où le peuple et même les soldats, étonnés du libre accès que l’Imposteur avait trouvé en Russie, pouvaient, en ajoutant foi aux paroles perfides de ses agens, penser que Godounoff n’osait réellement pas s’opposer au véritable fils d’Ivan : nouvelle preuve des erreurs de l’esprit, lorsqu’il n’est point d’accord avec la conscience.
Conduite timide de Godounoff. Boris pouvait encore réparer cette faute, en se mettant lui-même à la tête de ses troupes, et en les faisant marcher contre l’Imposteur. La présence du Monarque, sa hardiesse et sa généreuse confiance auraient sans doute produit un heureux effet. Godounoff, sans avoir les qualités d’un héros, s’était pourtant exercé dès ses plus jeunes années au métier des armes. N’étant encore que Régent, il avait su, par la force de son âme, ranimer le courage dans les cœurs, et sauver Moscou de l’invasion du Khan. Il avait pour lui, la sainteté de la couronne et du serment, l’habitude de l’obéissance et le