Aller au contenu

Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ler des mal-intentionnés ; et il ordonna de punir, sans miséricorde, par la confiscation de leurs biens, l’emprisonnement et le knout, ceux qui refuseraient d’obéir. Il voulut que tous les serviteurs du Patriarche, des Évêques et des Couvens, qui étaient propres au service, se hâtassent de joindre l’armée, sous peine d’encourir la colère du Tsar, en cas de lenteur à remplir ses ordres. « Il fut un temps, est-il dit dans cette ordonnance du conseil de l’Empire, où les Moines et les Prêtres même s’armèrent pour sauver la Patrie, et se montrèrent prodigues de leur vie ; mais nous les dispensons d’un pareil dévoûment, qu’ils restent dans les Temples et qu’ils y prient Dieu pour le Souverain et pour l’Empire ». Ces mesures, ces menaces, ces punitions réunirent, dans l’espace de six semaines, cinquante mille hommes à Briansk (196), au lieu d’un demi-million, qui en 1598, s’était armé à la simple invitation du Tsar, alors cher à la Russie !

Générosité de Boris. Cependant Boris montra encore un mouvement de générosité. Le roi de Suède, ennemi de Sigismond, ayant entendu parler de