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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/246

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mières. Mais ce qu’il y avait de plus important, c’était le choix d’un chef pour l’armée. Nomination de Basmanoff au commandement de l’Armée. On chercha, non le plus ancien, mais le plus capable, et l’on nomma Basmanoff, car on ne pouvait douter, ni de son mérite militaire, ni de sa fidélité, dont il avait donné des preuves par tant d’actions éclatantes. Le jeune Fédor, en présence de sa mère, lui dit avec attendrissement : « Sers nous, comme tu as servi mon père ». Et cet homme ambitieux, qui paraissait animé du plus pur devoûment, jura de mourir pour le Tsar et la Tsarine. On donna pour collègue à Basmanoff, un des plus illustres Boyards, le prince Michel Katireff-Rostovsky, homme bon de cœur, mais faible de caractère, et on envoya avec lui, Isidore, Métropolitain de Novgorod, afin que l’armée, en sa présence, baisât la Croix au nom de Fédor. La Capitale fut quelques jours tranquille. La Cour et le peuple priaient solennellement pour l’âme du défunt ; mais les vrais amis de la Patrie, prévoyant la tempête, adressaient plus sincèrement encore leurs prières au ciel pour le salut de l’Empire. On attendait avec impatience des nouvelles du camp de