comme nous le verrons au dernier moment de sa vie ; il ne croyait pas à l’Imposteur, qu’il avait démasqué avec tant de zèle, et si vaillamment combattu sous les murs de Novgorod-Seversky ; il avait été comblé des faveurs de Boris, et possédait l’entière confiance de Fédor ; appelé à être le sauveur du Tsar et de l’Empire, avec des droits à leur reconnaissance sans bornes, et l’espoir de laisser un nom éclatant dans nos Annales, il tomba aux pieds du Moine défroqué ! Expliquerons-nous une action aussi incompréhensible par le mauvais esprit de l’armée ? Dirons-nous que Basmanoff, prévoyant le triomphe inévitable de l’Imposteur, voulut, en hâtant la trahison, se sauver une humiliation honteuse : qu’il aimât mieux livrer l’armée et l’Empire à l’Imposteur, que de lui être livré par les rebelles ? Mais les troupes venaient encore de jurer, sur l’Évangile, d’être fidèles à Fédor. De quelle nouvelle ardeur aurait pu les animer l’illustre Voïévode, en réprimant les séditieux par la force de la loi et de son caractère ! Non, il faut croire à l’Annaliste, qui affirme que ce ne fut point la trahison générale qui entraîna
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