veille du sacrifice, et trompaient Fédor, sa mère et ses proches, en leur diminuant le danger, ou en proposant des moyens inefficaces, pour le prévenir. Le pouvoir suprême sommeillait dans le palais du Kremlin, lorsqu’Otrépieff marchait contre la Capitale, lorsque le nom de Dmitri retentissait sur les bords de l’Oka, et que déjà, sur la grande place, le peuple se pressait en foule, pour recueillir avidement les nouvelles de ses succès. Cependant il restait encore des Voïévodes et des guerriers fidèles. Le jeune Monarque, sous les traits d’un ange de beauté et d’innocence, aurait encore pu marcher hardiment contre des parjures aveuglés, conduits par un vil aventurier. Une cause légitime renferme en elle une force toute particulière, incompréhensible et redoutable à l’iniquité. Mais si ce n’était la perfidie, c’était un étrange engourdissement des esprits, qui livrait Moscou sans défense, en proie à l’Imposteur. Le bruit des armes, et le mouvement militaire, auraient pu donner du courage aux désespérés et de la crainte aux traitres ; mais une trompeuse et mortelle tranquillité régnait dans la Capitale, et laissait le
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