Aller au contenu

Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après avoir éloigné celui qui aurait pu être un témoin redoutable de la vérité contre l’Imposteur, on décida du sort des Godounoff, des Sabouroff et des Véliaminoff (242). On les envoya enchaînés, dans des villes éloignées de la Russie orientale et de la Sibérie ; Siméon Godounoff, chargé de l’animadversion publique, fut étranglé à Péreslave.

Régicides. On régla de suite le sort de la famille souveraine. Le jeune Fédor, Marie et Xénie, gardés dans la maison même d’où l’ambition de Boris les avait entraînés sur le théâtre d’une funeste grandeur, pressentaient leur destinée. Le peuple respectait encore en eux la sainteté du rang suprême et peut-être celle de l’innocence ; peut-être même, jusque dans l’effervescence de la rébellion, il eut désiré que le prétendu Dmitri montrât de la générosité, et que, en s’emparant de la Couronne, il laissât du moins la vie à ces infortunés, ne fût-ce que dans la solitude de quelque cloître isolé. Mais en cette occasion, la clémence n’entrait point dans la politique du faux Dmitri. Plus le Tsar légitime, qu’il venait de détrôner, avait de qualités personnelles, plus il devait