Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/277

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et autres qui vinrent recueillir le digne fruit de leur lâcheté : le mépris de celui à qui ils avaient tout sacrifié, hors les rangs et les richesses, déshonorans en pareilles circonstances. En même temps, arrivèrent au palais de Toula, de nouveaux cosaques du Don, Smaga Tchertensky et ses camarades.

Premier outrage fait aux Boyards. Ce fut d’abord à eux que le nouveau Tsar tendit la main avec cordialité ; il l’offrit ensuite aux Boyards, mais d’un air sévère, voulant leur marquer son mécontentement de leur longue résistance. On rapporte que de vils cosaques, en présence même de l’Imposteur, osèrent invectiver ces Grands humiliés, et surtout le prince André Téliatevsky qui était resté fidèle à son devoir plus long-temps que les autres (247). Les Boyards présentèrent au faux Dmitri, le sceau de l’État, les clés du trésor du Kremlin, les vêtemens et les ornemens des Tsars, et une foule de courtisans pour le servir.

Déjà le règne du Moine défroqué était commencé : soit par sa propre impulsion, soit par celle de ses Conseillers, il s’occupa immédiatement des affaires de l’État ; il y montra une