Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/291

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jour et nuit, sur le tombeau du Sauveur, au nom du tsar Dmitri.

Ceux qui approchaient l’Imposteur, lui conseillaient, pour affermir sa puissance, de se faire couronner le plutôt possible ; car l’opinion générale était que même le malheureux Fédor ne serait pas devenu aussi facilement victime de la trahison, s’il avait eu le temps d’être sanctifié aux yeux de la nation, par le titre sacré d’Oint du Seigneur. Cet acte solennel devait être fait par le Patriarche ; n’ayant point de confiance dans le Clergé russe, le faux Dmitri, à la place de Job, Élection d’un nouveau Patriarche. choisit un étranger, le grec Ignace, archevêque de Chypre, qui, après avoir été chassé de sa patrie par les Turcs, avait passé quelque temps à Rome, d’où il était venu en Russie, sous le règne de Fédor, fils d’Ivan ; il avait su plaire à Boris, et depuis 1603, il gouvernait l’Éparchie de Rézan. Il s’était concilié la faveur du faux Dmitri, en allant à sa rencontre à Toula ; et n’ayant ni foi pure, ni moralité, ni amour pour la Russie (258), il lui semblait l’instrument le plus sûr, pour tous les scandales qu’il méditait. On se hâta de consacrer Ignace