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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/293

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étouffer l’infortunée, dire ensuite qu’elle était morte de maladie ou de joie, et par l’enterrement pompeux de la prétendue mère du Souverain, satisfaire un peuple crédule. La veuve d’Ivan, d’un âge encore peu avancé, se rappelait les plaisirs du monde, de la cour et de la grandeur ; pendant treize ans elle avait gémi dans l’humiliation, souffert pour elle-même, et pour ses proches (259) ; Témoignage tacite de la Tsarine religieuse. elle n’hésita pas dans son choix. Alors le faux Dmitri envoya ostensiblement, auprès d’elle, dans le couvent de Vyksa, le grand Porte-glaive, prince Michel Skopin-Schouisky (260), et d’autres Boyards, avec l’humble prière d’un tendre fils qui la suppliait de lui donner sa bénédiction, pour monter sur le trône. Il alla lui-même à sa rencontre, le 18 juillet (261), jusqu’au bourg de Toïninsk. La cour et le peuple furent témoins de ce spectacle curieux, où la contrainte et l’hypocrisie prirent le masque de la sincérité et de la nature.

Près de la route on avait dressé une tente magnifique dans laquelle on fit entrer la Tsarine, et où le faux Dmitri la reçut en particulier (262) ; on ignora le sujet de leur en-