Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/30

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quelques Lithuaniens et habitans du pays, se dirigea vers les bords de l’Obi. Là, au milieu de champs de blé environnés de marais, s’était retiré Koutchoum avec les tristes débris de sa royauté, ses femmes ses enfans, les princes qui lui étaient restés fidèles et cinq cents soldats (24). Là, il ne craignait pas l’ennemi ; mais l’intrépide Voyéikoff marcha jour et nuit, après avoir abandonné ses bagages. Il avait des espions et arrêtait ceux de Koutchoum, et le 20 août, avant le lever du soleil, il attaqua son camp fortifié ; le combat dura toute la journée et fut le dernier que Koutchoum livra. Son frère et son fils les Tsarévisches Illiten et Can, six princes, dix Mourzas et cent cinquante de ses meilleurs soldats restèrent sur le champ de bataille. Vers le soir, les Tatares furent obligés de quitter leurs fortifications et, serrés contre la rivière, il y en eut plus de cent de noyés et cinquante furent faits prisonniers ; peu d’entre eux se sauvèrent dans des bateaux à la faveur de l’obscurité. C’est ainsi que Voyéikoff vengea sur Koutchoum la mort de l’imprudent Iermak. Huit femmes, cinq fils, huit filles du Khan et cinq princes