satisfit, il le conduisit ainsi que Marine jusqu’à la salle du repas, et retourna chez lui avec humeur.
Cette dispute ne nuisit en rien à l’éclat de la fête : les nouveaux mariés dînèrent, assis sur le trône et servis par les Boyards ; derrière eux se trouvaient les gardes du corps, le cimeterre en main. La musique joua pendant tout le repas ; et les Polonais, à l’aspect des monts d’or et d’argent étalés sous leurs yeux, admirèrent ces amas de richesses. Les Russes virent avec indignation, le Tsar vêtu en hussard, et la Tsarine en habit polonais : sous ce costume elle plaisait davantage à son époux, qui, même la veille, avait à peine consenti qu’elle s’habillât à la russe, pour la cérémonie du couronnement (352). Le soir, les parens de Mnichek se divertirent dans les appartemens particuliers du Tsar ; et le lendemain, 10 mai, le faux Dmitri reçut les présens du Patriarche, du Clergé, des Grands, de tous les hommes de distinction et de tous les marchands étrangers ; il leur donna un nouveau banquet dans la salle crénelée, où il se tint assis en face des étrangers, et tournant le dos aux Russes (353).