Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/382

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faux Dmitri ; il excuse l’égarement des Russes et de ceux mêmes qui, connaissant la vérité, avaient accepté l’Imposteur comme seul moyen de renverser les odieux Godounoff, et dans l’espoir que ce jeune Aventurier, quoique moine défroqué, deviendrait un bon Souverain (364) : « L’illusion fut bientôt dissipée, continua-t-il, et vous savez qui fut le premier à le démasquer : mais ma tête toucha le billot ; et le scélérat était en paix sur le trône ! Moscou, cependant demeura tranquille » ! Schouisky trouva aussi des excuses à cette inaction, en ce qu’un grand nombre de citoyens n’avaient point encore à cette époque la conviction de l’imposture et de la scélératesse du faux Dmitri.

Après avoir présenté tous les témoignages et toutes les preuves de sa fraude ; toutes ses actions infâmes, sa trahison envers la religion, l’État et nos usages ; ses mœurs dissolues, la profanation des Temples (365) et des saintes retraites, la dilapidation de l’antique trésor des Tsars, son mariage illégal, et la couronne de Monomaque, placée sur la tête d’une Polonaise, non baptisée ; il rappela la consterna-