et les Boyards ordonnèrent de le transporter au palais, où il aperçut ses gardes-du-corps qui étaient arrêtés ; il pleura et étendit sa main vers eux comme pour les remercier de leur fidélité. Un de ces Allemands, gentilhomme Livonien nommé Furstemberg, voulut percer la foule pour s’approcher de l’Imposteur ; il fut à l’instant victime de la fureur des Russes : on le massacra. Ils voulaient en faire autant des autres, mais les Boyards s’opposèrent à ce qu’on fit aucun mal à ces braves serviteurs. Jugement, interrogatoire et exécution du faux Dmitri. Aussitôt, dans une chambre remplie de gens armés, on interrogea le faux Dmitri, couvert d’un vêtement misérable, car le peuple l’avait déjà dépouillé de ses habits royaux. Le tumulte et les cris empêchaient de rien entendre.
Cependant on assure que lorsqu’on demanda à l’Imposteur « qui es-tu, scélérat » ? Il répondit : « Vous le savez, je suis Dmitri » ; et il s’en rapporta à la Tsarine religieuse. On entendit aussi que le prince Ivan-Galitzin (385) lui répliqua : « Son témoignage nous est déjà connu ; elle te livre au supplice ». Le faux Dmitri répondit : « Portez-moi sur la