allaient à cheval, d’une rue à l’autre, cherchant à retenir et à calmer la fureur du peuple ; ils envoyaient de tous côtés des streletz, pour sauver les Polonais désarmés par la parole d’honneur des Boyards, qui les avaient assurés que leur existence ne courait plus de danger. Le prince Vassili-Schouisky lui-même tranquillisa et sauva Vichnévetski ; d’autres en firent autant pour Mnichek.
Cependant, au nom du Conseil suprême, on déclara aux Ambassadeurs de Sigismond, que le faux Dmitri avait trompé la Lithuanie et la Russie ; mais que s’étant bientôt démasqué par ses actions, il avait été puni par Dieu et par le peuple, dont la fureur, même au milieu du désordre et de l’émeute, avait su respecter le caractère sacré des personnes qui représentaient leur Monarque, et qu’il ne s’était vengé que sur leurs orgueilleux compatriotes qui n’étaient venus en Russie que pour y commettre des crimes. On dit au Voïévode de Sendomir : « Le sort des Empires dépend du Tout-Puissant, et rien ne se fait sans son ordre suprême : en ce jour, la volonté de Dieu s’est accomplie ; le règne d’un