de l’éclat de ses propres services et de son expérience dans les affaires de l’État, expérience qu’il avait acquise pendant ce règne actif ; il dépeignit la faiblesse du successeur d’Ivan, l’ambition cruelle de Godounoff, tous les malheurs de son règne, et la haine du peuple contre un régicide qui fut cause des succès du faux Dmitri, et qui obligea les Boyards à suivre l’impulsion générale. « Mais nous, ajouta Schouisky, nous avons effacé cette faiblesse, lorsque l’heure est arrivée de mourir pour la Russie, ou de la sauver. Je regrette qu’ayant devancé les autres par mon audace, j’aie dû ma vie à l’Imposteur ; sans en avoir le droit, il aurait pu me faire mourir, et il m’a épargné, comme quelquefois un brigand épargne le voyageur. J’avoue que j’ai hésité par la crainte d’être accusé d’ingratitude ; mais la voix de la conscience, de la Religion et de la Patrie, arma mon bras, lorsque je vis votre zèle à accomplir ce grand exploit. Notre cause est juste et sacrée ; par malheur elle a demandé du sang : mais Dieu nous a bénis par le succès ; notre entreprise lui était donc agréable…! Mainte-
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