saient et disaient qu’on ne pouvait terminer une affaire de cette importance, sans assembler les États-Généraux ; qu’ils devaient se réunir à Moscou, de toutes les provinces de l’Empire, comme à l’époque de l’élection de Godounoff, et décider à qui l’on confierait les rênes du gouvernement (394). Cette opinion était fondée et juste. Il est probable que toute la Russie aurait choisi Schouisky ; mais il n’eut point assez de patience pour attendre. Ses amis répliquèrent que le temps était précieux ; que l’Empire, n’ayant point de Tsar, se trouvait comme un corps sans âme, et que la Capitale étant en proie au désordre ; qu’il devenait urgent de prévenir les troubles prêts à éclater sur toute la Russie, en confiant immédiatement le sceptre au plus digne d’entre les Boyards ; que là où se trouvait Moscou, là se trouvait l’Empire ; qu’on n’avait pas besoin de conseil, lorsque tous les yeux étaient fixés sur le même homme, et que le même nom était dans toutes les bouches… Ce nom retentit tout à coup dans le Conseil et sur la grande place ; tous ne le choisirent point, mais aucun ne s’opposa à son élection. Le 19 mai, à la seconde
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