nommé Simon, médecin du Tsarévitche, qui, pour le sauver, promit de participer à ce crime ; il demanda à Dmitri, alors âgé de neuf ans, s’il avait assez de force d’âme, pour supporter l’exil, l’infortune et la pauvreté, dans le cas où il plairait à Dieu de se servir de ces moyens cruels, pour éprouver son courage ; le Tsarévitche répondit : « Oui je l’ai », et le médecin continua : « Cette nuit on veut te tuer ; en te couchant change de vêtemens avec ton jeune serviteur qui est du même âge que toi ; mets-le à ta place dans ton lit, cache-toi derrière le poële, et quelque chose qui arrive dans ta chambre, garde le silence et attends-moi ». Dmitri se conforma à ces instructions. À minuit la porte s’ouvrit, deux hommes entrèrent, tuèrent le jeune domestique, à la place du Tsarévitche, et s’enfuirent. À la pointe du jour les serviteurs de Dmitri ayant aperçu du sang et un cadavre, crurent que c’était le Tsarévitche qui avait été tué, et le dirent à sa mère. L’allarme se répandit. La Tsarine accourut et dans son désespoir, elle ne reconnut pas que cet enfant mort n’était pas son fils.
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