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Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/60

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le 10 août 1602, dans l’embouchure de la Narova, où l’attendait un bateau du Tsar. Au moment où le Duc mit le pied sur le territoire de la Russie, le bruit du canon se fit entendre : le boyard Michel Soltikoff et le diak du Conseil Vlassieff, après l’avoir salué au nom du Tsar, le firent entrer sous une riche tente et lui présentèrent quatre-vingts peaux de zibelines des plus précieuses. Jean, dans une voiture resplandissante d’or et d’argent, se rendit à Ivangorod en passant près de Narva, où des drapeaux flottaient sur les tours et sur les murs garnis d’une grande quantité de curieux : c’est ainsi que l’accueillirent les Suédois mêmes, quoiqu’intérieurement ils redoutassent ce voyage dont ils connaissaient ou devinaient le but.

Les honneurs qu’on lui rendît en Russie, furent plus sincères ; il était accompagné de trois sénateurs ; Guildenstern, Brahé et Holck, ambassadeurs de Christian : de huit dignitaires, de quelques gentilshommes, de deux médecins et d’un grand nombre de domestiques. À chaque station et dans les hameaux les plus misérables, ils étaient traités comme dans