cette odieuse atrocité ; il fut sincèrement affligé et il regarda peut-être comme une punition du ciel, ce coup qui frappait une fille chérie dont il avait préparé le bonheur et qui devenait veuve avant d’être mariée. Il quitta les vêtemens de Tsar, revêtit la robe de deuil, et montra long-temps une profonde douleur (55). Tout ce qui avait été donné en présent au duc, fut envoyé à Copenhague ; On y laissa retourner tous ceux qui l’avaient accompagné et on leur fit encore des dons magnifiques. Ses derniers serviteurs ne furent pas oubliés dans ces libéralités (56). Boris écrivit à Christian que la Russie conserverait toujours la plus solide amitié pour le Danemarck. Elle se maintint en effet, comme si elle avait été consolidée entre les deux États, par le souvenir du sort déplorable de Jean, dont le corps fut transporté à Roschild, après être resté long-temps sous la voûte de l’église luthérienne à Moscou. Pour honorer la mémoire du jeune duc, Boris accorda des cloches à cette église et permit de les sonner les jours de fêtes (57).
Mais la douleur n’empêchait pas Boris