Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/82

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ment pendant toute la journée ; mais quand la nuit fut venue, ils s’enfuirent, laissant trois mille morts sur le champ de bataille. Les Voïévodes firent le rapport de ce combat sanglant, à Moscou et au Tsar d’Ibérie, dont ils attendaient les troupes au plus tard vers le printemps, afin de chasser l’ennemi de toutes les montagnes, de s’emparer entièrement du Daguestan et d’y construire, sans opposition, de nouvelles forteresses. Mais on n’entendait plus parler de l’armée auxiliaire, et l’on n’avait aucune nouvelle de la malheureuse Géorgie. Alexandre ne trompait plus la Russie, il avait péri et pour notre cause.

Le Tsar ayant congédié l’archimandrite Cyrille, au mois de mai 1604, avait envoyé avec lui Michel Tatistcheff, gentilhomme du Conseil privé, d’abord afin de consolider notre domination en Géorgie, et en second lieu pour y traiter une affaire de famille encore secrète. Ce Dignitaire ne trouva pas le Tsar à Zagem, au mois d’août 1604 ; Alexandre était allé auprès du Schah, qui, sans égard pour sa qualité de tributaire de la Russie, et sans crainte d’offenser son ami Boris, lui avait